SO FRENCH !
150 musiciens en ouverture
de gauche à droite : Choeur d’Oratorio de Lyon, ensemble 20.21., Orchestre Les musiciens des Marais, Bernard Tétu
Dimanche 07 mai à 17h
Théâtre du Casino, Aix-les-Bains
Virginie POCHON, Soprano (Soliste Spirito)
Elisabeth GRARD (Chanteuse Spirito)
Chœur d’Oratorio de Lyon
Ensemble 20.21.
Orchestre symphonique Musiciens des Marais
Direction : Bernard TÉTU et Denis GORMAND
Œuvres
Francis POULENC / Sécheresse – 1937 / Gloria – 1961
Maurice RAVEL / Ma mère l’Oie – 1911
Jean-Christophe ROSAZ / Cantique des cantiques – 1992 / Éternité – Commande au compositeur pour le festival les Voix du Prieuré 2017
Ouverture tonique du festival, avec l’orchestre symphonique des Musiciens du Marais et un chœur de 100 chanteurs composé de l’Ensemble 20.21. et du Chœur d’Oratorio de Lyon.
Musique française avec deux grands créateurs du 20e Maurice RAVEL, Francis POULENC et un compositeur invité par notre festival, Jean-Christophe ROSAZ.
Le compositeur du célèbre Boléro a su créer un langage à la fois populaire et raffiné qui emmènera le public dans un univers de conte et de rêverie à travers les différents tableaux deMa Mère l’Oie.
L’univers de Sécheresse de POULENC est envoûtant et surréaliste. Son Gloria est tonique et parfois provocant : POULENC s’est lui-même surnommé « le moine voyou » !
Aux côtés de ces grandes œuvres, une surprise : découvrir la musique française d’aujourd’hui avec le compositeur ROSAZ, son Cantique des cantiques et la pièce Éternité, commandée par le festival.
Maurice RAVEL / Ma mère l’Oie – 1911
Jean-Christophe ROSAZ / Cantique des cantiques – 1992 / Éternité – Commande au compositeur pour le festival les Voix du Prieuré 2017
music : Jean-Christophe Rosaz
text : JC Rosaz from Xavier de Maistre in “Voyage autour de ma chambre”
soprano: Virginie Pochon
harpe: Monique Bardon
commissioned by Les Voix du Prieuré art. dir. Bernard Têtu
premiered: may 7 / 5PM / Théâtre du Casino, Aix-les-Bains, France
Collectif Festivals Entre Lacs et Montagne – Spirito /
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La vérité, tombant au milieu de nous comme une bombe,
A détruit pour toujours le palais enchanté de l’illusion.
Ô pays de l’imagination,
Il me faut désormais te quitter.
C’est aujourd’hui qu’on prétend me rendre ma liberté,
comme s’ils me l’avaient enlevée !
Comme s’il était en leur pouvoir
de me la ravir un seul instant,
et m’empêcher de parcourir à mon gré
le vaste espace toujours ouvert devant moi !
C’est aujourd’hui enfin que je suis libre,
j’ai tant besoin de l’air du ciel,
Une puissance secrète m’entraîne ;
Ah ! Mon cœur est plein !
Et telle une étoile filante
Mon âme immense traverse l’azur.
Eternité !
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The truth, falling in the midst of us like a bomb,
Destroyed for ever the enchanted palace of illusion.
O country of the imagination,
Now I must leave you.
Today it is pretended to restore my liberty,
As if they had taken it from me!
As if it was in their power
To take her away for a moment,
And prevent me from traveling at my will
The vast space always open before me!
It is today at last that I am free,
I need so much the air from heaven,
A secret power drags me;
Ah! My heart is full!
And like a shooting star
My immense soul crosses the azure.
Eternity!
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A la harpe il incombe de poser le décor: ses cordes sont comme une grille à travers laquelle l’auteur contemple le monde extérieur. Égrenant inlassablement une note, elle dessine l’espace confiné des quatre murs entre lesquels il est retenu prisonnier. On observera cependant que ce rythme est syncopé lui donnant ainsi une certaine fragilité préfigurant le jour où les murs de la prison se lézarderont et le poète se retrouvera enfin à l’air libre.
La voix n’a de cesse d’aspirer à la liberté la plus totale qu’elle finira, bien qu’inaccessible étoile, par atteindre, entraînant à sa suite la harpe qui esquisse dans son jeu comme le déploiement des ailes de l’oiseau, oiseau que l’on entend à la toute fin de l’oeuvre: le bruant des roseaux.
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Né à Chambéry le 8 novembre 1763 et mort à Saint-Pétersbourg le 12 juin 1852, Xavier de Maistre est un écrivain, un peintre, et un général au service du tsar Alexandre Ier de Russie. En 1784, il se porte volontaire pour participer à une ascension en Montgolfière. En 1794 il écrit le Voyage autour de ma chambre, au cours des quarante-deux jours d’arrêts qui lui sont infligés dans sa chambre de la citadelle de Turin pour s’être livré à un duel contre un officier piémontais et dont il est sorti vainqueur. Alphonse de Lamartine, dans le poème intitulé Le Retour lui dédié ce vers :
« C’est son âme qui de ses doux écrits a passé dans nos cœurs ! »